Certains l’appellent « ver cacahuète », les scientifiques le nomment « Sipunculus nudus » (Siponcle nu pour les intimes). Ici, il est avant tout connu sous le patronyme familier de « Bibi ». Aucun pêcheur du bassin de Thau n’ignore le goût immodéré des daurades royales pour cet irrésistible appât.
© Photo Patrick Louisy – Les herbiers de zostères, habitat naturel de nombreuses espèces de la lagune de Thau comme l’hippocampe.
La récolte des bibis sur le littoral de la lagune est une tradition aussi vieille que la pêche à la ligne. Mais, lorsqu’elle est pratiquée sans précautions, elle provoque d’importantes nuisances pour le milieu naturel. C’est notamment le cas pour les herbiers marins du site naturel de la Conque.
Pour capturer les précieux vers enfouis dans le sable, certains « chasseurs de bibis » n’hésitent pas à déraciner et arracher de grandes quantités de zostères à la fourche. Ces plantes aquatiques de la lagune sont pourtant protégées car elles sont absolument vitales pour tout l’écosystème de la lagune de Thau. Aujourd’hui, l’impact de cette pratique devient réellement préoccupant sur les prairies marines de Mèze.
Si la récolte des bibis est autorisée, la destruction des herbiers de zostères est, pour sa part, strictement interdite. Les daurades aiment les bibis… elles aiment aussi leur lagune !